1. juin 2023
Thünen-Institut : En termes de rapport surface-production, les installations éoliennes devancent nettement le photovoltaïque et même plus clairement les cultures énergétiques
À dire vrai, les terres agricoles sont destinées à l'alimentation. Pourtant elles sont de plus en plus consacrées à la production d'énergie. C'est pourquoi l’utilisation de précieuses terres arables pour des cultures énergétiques, des panneaux solaires ou des éoliennes fait l’objet de nombreuses critiques. Les scientifiques de l'institut Thünen ont étudié quelle forme d'énergie permettait de produire le plus d'énergie par unité de surface lorsqu'un hectare de terre est utilisé à cet effet. Les résultats sont clairs.

Rapporté à un hectare de terre arable, la culture du maïs pour l'installation de biogaz permettait d'alimenter sept foyers en électricité pendant un an (sans récupération de chaleur). Les éoliennes alimentent jusqu’à 6000 foyers.. Image: ©Bild: Frank Preiß/preiss-foto.de
Rapportés à un hectare de terre arable, les calculs ont montré que la culture du maïs pour l’installation de biogaz permettait d’alimenter sept foyers en électricité pendant un an (sans récupération de chaleur). Les panneaux solaires (PV) au sol, qui sont en mesure d’approvisionner 230 foyers par hectare, et les éoliennes, qui peuvent même alimenter jusqu’à 6000 foyers, sont beaucoup plus efficaces.

L'étudie démontre: à l’avenir, moins de la moitié de la surface actuellement exploitée en Allemagne pour les cultures énergétiques sera nécessaire pour produire 100 % de l'électricité à partir de l'énergie éolienne et photovoltaïque.
Des résultats similaires pour l’approvisionnement en chaleur
Il en est de même pour l’approvisionnement en chaleur. La chaleur de récupération et l’électricité transformée par la pompe à chaleur de l’installation de biogaz peuvent, une fois de plus, alimenter sept foyers pendant un an, l’installation photovoltaïque peut atteindre 170 foyers par hectare grâce à la pompe à chaleur et les éoliennes peuvent alimenter jusqu’à 4300 foyers. Dans le domaine des transports, les différences de performance sont également énormes : alors qu’une voiture roulant au biodiesel de colza, produit sur un hectare, peut parcourir 33’000 km par an (57’000 km en tenant compte des sous-produits) et qu’une voiture roulant au biométhane produit à partir de biogaz peut parcourir 66’000 km, une voiture électrique fonctionnant à l’électricité photovoltaïque parcourt 4 millions de km et une voiture fonctionnant à l’électricité éolienne, produite par un hectare d’éoliennes, peut même parcourir 100 millions de km.
Davantage d’énergie sur une surface réduite
Les scientifiques ont également pu réfuter le reproche selon lequel les énergies renouvelables occuperaient trop de surfaces : « À l’avenir, moins de la moitié de la surface actuellement exploitée en Allemagne pour les cultures énergétiques sera nécessaire pour produire 100 % de l’électricité à partir de l’énergie éolienne et photovoltaïque », explique Jonas Böhm, l’auteur principal de l’étude.

Exploitation de surfaces agricoles pour les énergies renouvelables (date d’actualisation : 2019). ©Figure : Thünen-Institut
Cependant, les matières premières requises pour les installations de biogaz et le colza ne disparaîtront pas des champs, poursuit M. Böhm, c’est plutôt leur usage qui va changer. Dans le futur, des matières premières industrielles seront produites à base de plantes énergétiques, par exemple le méthane issu du biogaz pour la fabrication de produits industriels ou l’huile de colza en tant que matière première pour l’industrie des lubrifiants et le secteur agroalimentaire.
Étude : Comparaison des rendements énergétiques surfaciques de différentes énergies renouvelables sur des terres agricoles – pour l’électricité, la chaleur et les transports >>, article en allemand paru dans la revue ‚Berichte über Landwirtschaft‘, volume 101.